Understand the place

Les lieux se comprennent par l’histoire and la géographie.

Pour comprendre Crozant regardons les lieux et la façon dont les Hommes les ont habités.

Le département de la Creuse est situé dans le quart Sud-Ouest de la France, à proximité du centre. Il couvre une superficie de 5 885 km2.

Son altitude varie entre 193 mètres au Nord et 932 mètres à l’extrémité Sud-Est du département.

Le département doit son nom à la Creuse, rivière qui le traverse depuis sa source située sur le plateau de Millevaches (commune du Mas-d’Artige).

 

Une géologie singulière

Carte IGN présentant la localisation des croix de Crozant Carte géologique présentant la localisation des croix de Crozant

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Carte IGN – Carte géologique BRGM

La Creuse est située dans la partie septentrionale du Massif central. Le département présente une grande diversité de roches métamorphiques d’une part et cristallines d’autre part. On note une nette prédominance de roches plutoniques en majorité granitiques. Ces roches encaissent quelques petits bassins volcaniques et/ou sédimentaires.

Le massif de Crozant est constitué d’un faciès à grain moyen, avec une tendance porphyroïde locale, à deux micas.

Une roche métamorphique est une roche qui a subi une transformation minéralogique suite à l’élévation de la pression et de la température.

Une roche cristalline est une roche métamorphique ou magmatique dont la formation a entrainé l’apparition de cristaux.

Une roche plutonique se forme lorsque le magma refroidit lentement, en profondeur (à l’inverse de la roche volcanique). Ce lent processus favorise la cristallisation donnant à la roche une structure grenue. Le granite est la roche plutonique la plus connue.

Autour de Crozant une zone ovoïde de 8 km de large et 12 km de long est composée d’un granite particulier : le leucogranite de Crozant.

Leucogranite – du grec leukós : blanc – granite avec peu de minéraux sombres.

La matière première était donc facile à trouver pour tailler des croix en pierre.

Une randonnée sur les bords de la Sédelle vous permettra d’observer cette géologie particulière à Crozant.

Photo des rives de la Sédelle et ses rochers de Granit sur la commune de Crozant

Les ruines de la forteresse de Crozant

Vue des ruines du Château de Crozant depuis l'arrière de l'église

Le confluent de la Creuse et de la Sédelle prend la forme d’un promontoire rocheux long de 500 m qui surplombe le lac d’Eguzon. Ce lieu, habité dès la préhistoire, abrite les ruines de Crozant.

Ces ruines sont les restes de l’ancienne forteresse médiévale de Crozant. Son histoire est mal connue, ses origines difficiles à retracer : peu de documents subsistent aujourd’hui.

Les Wisigoths auraient construit les premières fortifications faisant devenir Crozant une place importante. « Crozenc », forme ancienne de Crozant, est formé par le suffixe germanique « encore ».

Des traces écrites montrent qu’au Xe siècle Géraud de Crosenc était propriétaire de la forteresse.

Forteresse en bois ? Forteresse en pierre ?

Ce qui est certain c’est, qu’au XIIIe siècle, le château de Crozant appartient à Hugues X de Lusignan et qu’il prend sa forme définitive.

Mis à mal par les Guerres de Religions, la forteresse se détériore encore plus suite à un tremblement de terre (1606).

Louis XIII vend le château en l’état en 1640. Les propriétaires se succèdent jusqu’à ce que la commune de Crozant achète le site en 1994 pour sauvegarder and valoriser le site.

La forteresse, sur ce promontoire rocheux et accidenté s’étendait sur 380 m de long and 25 à 75 m de large. 10 tours majestueuses, 6 du côté de la Creuse et 4 du côté de la Sédelle, rythmaient des remparts longs d’1 km. Le lieu était divisé en 3 cours successives.

plan des ruines de la forteresse de Crozant réalisé par l'association HADES

En savoir plus sur les opérations d’archéologie préventive réalisées sur le site ?

La Marche

La marche, ou la marcha en occitan, est une province détachée au Xe siècle des provinces du Limousin et d’Auvergne.

Pourquoi ?

La lutte contre les Normands. Mais aussi créer une zone tampon entre le Berry et l’Aquitaine (Anglaise sous les Plantagenêt).

Cette organisation administrative a eu une incidence sur les langues parlées localement.

Carte de l'ancienne province de la Marche occitane

Le croissant marchois

D’un point de vue linguistique, Crozant fait partie de cette zone du centre de la France où se rejoignent les plus importantes langues gallo-romanes pratiquée sur le territoire : le français (l’ensemble des langues d’oïl), l’occitan et le francoprovençal.

Les linguistes désignent sous le nom de Croissant cette zone mixte aux limites incertaines qui s’étend sur 350 km d’Est en Ouest.

Les langues du Croissant, dont celle parlée à Crozant, n’est pas vraiment d’oc, pas vraiment d’oïl et pas vraiment francoprovençale non plus.

Si vous prêtez l’oreille vous entendrez un patois qui n’est parlé qu’ici.

Mais les parlers du Croissant sont menacés.

Depuis au moins le XIXe siècle, tous ceux qui les parlent sont bilingues. Les terres agricoles étant pauvres, les hommes ont dû aller dans les grandes villes pour travailler et gagner de l’argent. Vous en avez entendu parler : ce sont les célèbres maçons de la Creuse.

Ce sont eux qui ont ramené la pratique du français dans la région. C’est depuis la seconde guerre mondiale que la transmission générationnelle est rompue ce qui menace de disparition ces parlers.

Carte des parlers français mettant en avant le Croissant Marchois zone dans laquelle se situent les Croix de Crozant