Journées Nationales du Patrimoine de Pays et des Moulins 2024

11 Jul 2024 | Press article

L’association pour la sauvegarde des croix type Crozant est sur le podium du concours de photographie organisé par la Fédération Patrimoine Environnement – coordination nationale des JPPM 2024 sur le thème de l’Eau utile à tous !

Mille mercis à FRED pour cette prise de vue tellement évocatrice de cette journée pleine de surprises et de convivialité.

De plus, FRED a réalisé une vidéo sur la journée visible ci-dessous.

Déroulement des animations organisées à Crozant pour les Journées Nationales du Patrimoine de Pays et des Moulins 2024

Tout était pourtant bien calé. Les éléments et les circonstances en ont voulu autrement.
Après avoir convenu d’une nouvelle participation aux Journées Nationales du Patrimoine de Pays et des Moulins, les membres de notre association ont gambergé sur le thème de l’année 2024 : l’eau utile à tous. Les idées ont fusé. « Et si nous allions à la recherche des sources perdues en demandant à des sourciers de nous accompagner ? » « Et si nous en profitions pour nettoyer une fontaine et voir l’eau y couler à nouveau ? »


Rendez-vous fut donné. Ce sera le samedi 22 juin à 9H. La com proposait une matinée de curage, un déjeuner sur l’herbe et une belle balade contée et ensoleillée jusqu’à la galerie gîte du Bougazeau. Les amateurs de débroussaillage furent invités à apporter pelles, faux, sécateurs, cisailles pour dégager la Font Saint-Placide, se garer au parking du cimetière, descendre le chemin de la solitude et attendre devant le moulin de la folie, au bord de la Sédelle.
L’appel fut entendu mais rien ne se déroula comme prévu, car la veille, de fortes pluies et des rafales ont déraciné un gros arbre qui s’est écroulé en travers du chemin de la solitude, interdisant le passage vers le Moulin de la folie et la Font Saint-Placide. Le curage de la fontaine ne pouvait pas se dérouler comme prévu. Trop tard pour prévenir les inscrits.


Dès lors, le jour J, et à l’heure dite, malgré la météo annonçant encore des averses, les participants sont arrivés, enthousiastes à l’idée de ce projet de travail citoyen et collectif, acceptant de réfléchir ensemble à un plan B. Où se réfugier ? Pourquoi pas, à proximité, dans l’ancien lavoir, devenu boîte à livres à ciel ouvert. Les participants déjà bien mouillés s’y sont installés pour déguster un café-gâteau creusois, découvrir les savoirs des sourciers, apprendre à tenir une baguette de noisetier pour détecter l’eau. Après une première initiation, le groupe a été dirigé vers une mare comblée par le temps, devenue prairie. Des baguettes y ont sursauté, d’autres vibré, et dans les mains de certain-es, toujours RIEN. Chacun-e a exprimé ses sensations. Les échanges ont permis de mieux comprendre ce phénomène de radiesthésie, les croyances et les doutes qu’il engendre.


Vint un événement imprévu et festif. Pouet Pouet, ambiance vintage. Des voitures anciennes ont été regroupées dans le bourg pour une halte déjeuner au restaurant de l’Hôtel du Lac. Leurs chromes astiqués offraient un spectacle éblouissant. Conducteurs et conductrices déployaient d’incroyables ingéniosités pour garder leurs superbes et leurs sourires radieux dans ces décapotables transpercées, offrant une belle leçon de bonne humeur face aux intempéries !


La matinée s’est poursuivie à la recherche des sources perdues et des histoires oubliées, à propos des fouilles archéologiques, des sépultures mérovingiennes, de l’église et de la forteresse. Où se trouvait donc la première construction ? Philippe HIROU a apporté des éclaircissements dans son article publié par la Société des Sciences naturelles, historiques et archéologiques de la Creuse de l’année 2020.

[L’étude du parcellaire et de la toponymie du cadastre de 1825 du bourg de Crozant (Creuse) fait apparaître une forme ovale autour de l’église et suggère des fortifications antérieures au château du XIIIe siècle. Un périmètre de Paix de l’an mil, et une motte castrale, peuvent avoir succédé à une installation précoce de l’église à la période mérovingienne, peut-être dans un premier castrum.]

Pour la pause de midi, nous avions promis un pique-nique byzantin au bord de la Sédelle, un « Déjeuner sur l’herbe », en mémoire des artistes du XIX° siècle qui ont sublimé les paysages de la Vallée de la Creuse, depuis baptisée Vallée des Peintres. Nous envisagions « douceur estivale et crue assagie ». Promesse impossible à tenir : la Sédelle était encore en furie et de plus, inaccessible (l’arbre tombé, barrant la route).


Heureusement, il a été possible de se retrancher dans la salle polyvalente de Crozant. Le Vin fou a réchauffé l’ambiance, le repas byzantin a été fort apprécié (en fait livré par le KEBAB local – un petit clin d’œil de Simone et une malice d’Anne).
HOP ! Tout le monde en route pour Changothin, ce lieu-dit où se seraient implantées les troupes des WISIGOTHS à la fin du V° siècle, lorsqu’elles se sont déployées au Nord-Est de l’Aquitania.
Par bonheur, les nuages sombres se sont dissipés pour laisser place à un ciel prometteur, bleu parsemé de petits nuages blancs, permettant que l’après-midi se déroule comme annoncé, le long de la rivière, pour une randonnée de 10 km ponctuée d’observation des petites croix de type Crozant.

Voilà tout ce que nous nous sommes raconté le long de la randonnée qui aboutissait au village de Bougazeau où se trouve la dernière croix du parcours, qui disparut une nuit de 1980. M.GUYOTON lui a lancé un appel dans les médias pour lui demander de revenir. Ce qu’elle fit par miracle ou par la volonté du voleur. A son retour, on l’enserra dans du ciment (de peur qu’elle ne s’échappe à nouveau ?). Dans la vidéo jointe, réalisée par FRED, une séquence montre un attroupement interrogatif. A-t ’elle été étêtée N’a-telle pas été coincée tête en bas ? C’est promis, nous reviendrons avec DIDIER le sculpteur sur pierre pour libérer cette petite et tenter de répondre à ces questions.


Nous sommes remontés à la galerie de Jean-Marie GUYOTON pour admirer l’imposant quadriptyque évoquant les hameaux et moulins engloutis dont les vestiges sont encore présents sous le Lac du Barrage d’Eguzon.
Les conversations ont fusées au verre de l’amitié, à propos de notre patrimoine de pays et de l’EAU, NOTRE BIEN COMMUN.